Mercredi 6 septembre
Dans le camping de Scar Close il y a un petit coffee spot. Et ce matin il est ouvert, rien que pour nous ! Petit café-croissant-causette, puis retour " chez nous " pour compléter ce bon début avec notre recette plus ou moins habituelle : café au lait, tartines, margarine, lemon curd, avoine + céréales.
Nous redescendons du chouette balcon de Scar Close. À partir de maintenant et pour au moins les 200 prochains kilomètres, nous allons avancer en terrain plat.
Après Lancaster, nous pédalons vers l'estuaire de la Lune (c'est le nom de la rivière). Le paysage est fait de marais sablonneux et de pré salés. Cela rappelle un peu la baie de Somme et le Marquenterre.
Après le petit port de pêche de Glasson Dock (pause café - pique-nique...), les marais cèdent la place aux dunes et aux plages immenses, encore très fréquentées en ce moment, d'autant que la météo est parfaitement estivale.
Ce soir, il nous faut donc dénicher un camping qui ne soit pas un Caravan park, et encore moins un Holiday park.
Et comme presque toujours en pareil cas, la solution tombe du ciel et va être l'occasion d'une soirée mémorable...
Dans la petite station balnéaire de Preesall, nous débusquons un tout petit camping bien caché en pleine ville, au fond d'une impasse : le Blue Bell camping and caravaning club - members only. Un secret bien gardé... les 4 coins du petit champ sont occupés, mais il reste encore largement la place pour nos 5m² de toile et nos deux vélos.
Beau gazon bien plat, sanitaires corrects, il y a même une petite cuisine. Le soleil est encore haut, les haies tout autour nous abritent du vent, température agréable : toutes les conditions sont réunies pour un après-midi de farniente et une soirée bien tranquille... Une soirée rien que pour nous, pour dessiner et pour écrire.
Mais, vous allez voir, tout ne se passe pas toujours comme on l'imagine...
A la porte de la réception il est écrit : réservé aux membres - réservation à l'avance uniquement. Il n'y a personne. Le bureau est fermé. On hésite.
Un personnage en tenue de campeur vient vers nous. Voyant nos hésitations, il nous tend un papier avec un numéro où appeler, et dit en anglais avec un fort accent : Appelez Mark de la part de Lôôôôr Pééétaaah.
Lôrpétah ? d'accord. Béatrice appelle. Ça ne répond pas. Recommence. Toujours rien.
Intrigué, Lôrpétah prend son téléphone et finit par appeller lui-même. Ça répond immédiatement. Il plaide notre cause, et quelques palabres plus tard, c'est ok. On peut s'installer, Mark passera nous voir plus tard.
On saura plus tard que ledit Mark avait bien entendu les appels mais n'avait pas répondu car le numéro affiché commençait par l'indicatif de la France.
Avec les compliments de Lord et Lady Whitehouse...
Donc nous nous installons non loin du camping-car de notre sauveur...
À peine Béatrice a-t-elle sorti ses pinceaux et moi ma tablette, que Lôrpétah vient bavarder et faire plus ample connaissance. Nous nous habituons progressivement à son accent et nous comprenons enfin : il s'appelle Peter. Ou plus exactement : Lord Peter Allan Whitehouse.
On ouvre des yeux tout rond. Il nous montre sa carte de crédit. C'est une vraie carte, c'est son vrai nom et c'est bien écrit Lord. Bah ça alors ! Un Lord anglais ? Ici ?
Suzanne son épouse - Lady Suzanne, de par le fait - vient nous rejoindre. A eux deux ils nous expliquent : pour être Lord, il suffit de posséder un petit morceau de terre auquel auquel est historiquement attaché le titre. Même un tout petit morceau suffit. En fait, il n'est même pas besoin d'en être réellement propriétaire. Il faut simplement que ce petit terrain vous soit officiellement dédié.
Peter et Suzanne ont donc " acheté " 5 pieds carrés d'un vrai domaine situé à Coniston, dans le Lake District, ce qui leur confère le droit de porter le titre de Lord et Lady. C'est très sérieux et parfaitement légal. On peut même faire modifier ses documents officiels !
Et en plus, tout se passe sur un site internet. C'est 29 livres pour acheter un titre de Lord ou Lady, ou 43 livres pour le couple. On clique, on paye, et on reçoit un document officiel avec un blason... avec garantie satisfait ou remboursé !
Mais attention : il ne faut pas confondre avec un authentique Lord anglais, qui tient son titre par hérédité. Dans le cas de Peter le titre exact est Lord of the Manor. Et il est purement honorifique. Mais sur un passeport ou une carte de crédit, ça fait son effet...
Excentrique ? Vous avez dit excentrique ? Attendez ce n'est pas fini...
Peter est aussi officiellement révèrend de l'église du monstre-spaghetti volant (church of the flying spaghetti monster). D'après cette religion, le monde aurait été créé par un spaghetti gigantesque... Je vous laisse chercher la suite sur internet et vous faire une opinion...
Nous avons aussi appris - et là c'est du sérieux - qu'ils avaient une maison en Normandie. Pendant 10 ans, chaque week-end ils traversaient le Channel avec leur vieux Ford Transit pour y faire des travaux. A tel point qu'un jour ils se sont faits arrêter par la police, qui avait repéré le manège et croyait à un trafic...
La discussion s'est prolongée jusqu'à l'apéritif, puis au dinner, que nous avons partagé, et même encore après (whiskey pour les hommes, rhum pour les dames...). Les mots français leur revenaient en mémoire tandis que notre anglais devenait de plus en plus laborieux...
Peter était intarissable et passionnant. Il n'arrêtait pas. Nous avons parlé (plus ou moins sérieusement) politique, religion, famille, voyage, science, chats... Suzanne essayait de temps en temps de clore la discussion (Peter, laisse-les, ils veulent peut-être aller se reposer ?), mais sans grand succès. Chaque tentative était l'occasion d'aborder un autre sujet. Leurs amis ne doivent pas s'ennuyer...
Merci my Lord, merci my Lady pour cette soirée mémorable...
Mais pour le dessin et l'écriture, c'est raté.
Magie des rencontres, magie du voyage, encore et toujours...
Jeudi 7 septembre
Ce matin, nous devions prendre un petit ferry pour traverser l'embouchure de la rivière Wyre, et poursuivre le long de la côte, par Fleetwood.
Pas de pot, c'est marée basse.... le bateau est de l'autre coté, posé sur le sable. On ne va pas attendre que la mer remonte. Donc c'est parti pour 15 km dans les terres, jusqu'au premier pont.
Après avoir passé la rivière, on vise directement la station balnéaire de Blackpool. Pas la peine de remonter jusqu'à Fleetwood.
En fait, de Fleetwood au nord jusqu'à Lytham-st-Annes au sud en passant par Blackpool, le littoral est totalement urbanisé. Il y a même un tramway. 30 km de casinos, d'hôtels, de machines à sous, de bars, de restaurants, de parcs d'attraction avec roller coaster et autres machines à vomir...
Heureusement pour nous, le front de mer est une immense esplanade, que nous parcourons à vélo sans trop zigzaguer entre les vacanciers encore nombreux. On est début septembre, un jour de semaine. J'imagine un week-end en plein été...
Les stations balnéaires anglaises sont partout reconnaissables, et Blackpool ne déroge pas : néons colorés et jeux de lumières façon Las Vegas, vieux hôtels aux façades défraichies ou palaces somptueux, attractions farfelues, odeurs mélangées de sucreries et de friture. Sans oublier les incontournables pontons s'avançant sur la mer, avec le casino au bout...
Après Lytham-st-Annes, nous nous enfonçons à nouveau dans la campagne, pour contourner l'embouchure de la rivière Ribble.
Et il est l'heure de trouver un camping.
Celui de ce soir (Bretherton) ne restera pas dans les annales. On peut accepter des installations rudimentaires, en mauvais état et pas propres, mais pas à n'importe quel prix ! J'en ai fait la remarque au personnage bourru qui est venu nous réclamer 20 livres le lendemain matin. J'attendais un petit geste... rien n'est venu. Les affaires sont les affaires. Il faut bien payer la grosse Mercedes garée dans la cour (qui n'est pas délabrée, elle). Cela dit, le champ était pour nous tout seuls et on a bien dormi...
The Big one, un des plus grands roller coaster du monde, à Blackpool. La rampe de lancement est inclinée a 65°
Vendredi 8 septembre
Étape facile jusqu'à Crosby, en banlieue de Liverpool.
Aujourd'hui, changement de décor : nous faisons étape au B&B Aberley House, au 14 de Beach Lawn Terrace, dans le quartier de Waterloo. Bel alignement de maisons bourgeoises fin 19ème, dans une impasse très calme au dessus de la plage, sans vis-à-vis. Pas exactement un quartier populaire...
Aberley House est une grande et belle maison, décorée avec goût. Chaque chambre est différente. Dans toutes les pièces, les couloirs, les escaliers, des toiles originales. Jonathan - le maître de maison - est fier de nous les présenter.
Au 13 de la même rue habitait Sir Thomas Ismay, directeur de la White Star Line, disparu lors du naufrage du Titanic en 1912. Et le capitaine Smith, commandant du fameux et fatal navire, habitait la même rue...
Sur la plage, au loin, nous observons des gens immobiles. Certains ont les pieds dans l'eau. On se demande ce qu'ils font, sans bouger tandis que la mer monte. Jonathan nous explique : ce sont des statues. Il y en a 100. Une œuvre du sculpteur Antony Gormley : Another place.
Liverpool
Plage de Crosby
Plage de Crosby
Aberley House
Pause café-Tunnock's caramel wafer à Aberley House
Samedi 9 septembre
Nous traversons Liverpool. D'abord les zones industrielles du port, avec leurs vieux docks plus ou moins en ruine, ou en cours de gentrification pour certains.
Beaucoup de choses à voir à Liverpool, il faut choisir : d'abord les galeries de peinture contemporaine du Walker Art Gallery, puis la curieuse cathédrale catholique romaine, et enfin Albert Docks.
Les galeries de peinture contemporaine sont temporairement fermées. Pas de chance. Du coup nous allons directement vers la cathédrale.
Directement n'est pas le mot qui convient, parce que décidément la ville et le vélo, ici ça fait deux ! Compliqué de faire une place à la bicyclette dans une ville torturée par la bagnole...
La cathédrale catholique est un étonnant bâtiment moderne, en forme de cône, terminé par une cheminée qui fait office de clocher. Elle ressemble à un entonnoir renversé, ou un couvercle de plat à Tajine, ou un tipi indien ? Comme on voudra...
Sans rire, ce bâtiment moderne dégage une certaine majesté. C'est assez émouvant. Tout est raccord : la décoration, le mobilier, les vitraux, l'autel... Tout évoque la foi, l'élévation, la prière, le rassemblement, le partage. Une vraie église, au sens le plus large. C'est rare pour une architecture contemporaine.
Nous traversons le quartier commerçant sans nous arrêter. Les mêmes enseignes, partout...
Albert Docks est un ensemble de vieux bâtiments restaurés, abritant beaucoup de restaurants, et aussi quelques musées.
Nous y avons visité le musée de l'esclavage, dont Liverpool fut une des plaques tournantes au 19ème siècle. Le musée retrace l'histoire de l'esclavage, sans concessions, sans faux-semblants. Pas de justifications morales ou religieuses. Pas de développements sur la prétendue " mission civilisatrice de l'occident ". Le message est clair : l'asservissement des peuples d'Afrique et d'Amérique par les européens fut un crime. Point. Mais ce n'est pas le plus important.
Car l'histoire ne s'arrête pas à l'abolition de l'esclavage. Si l'on suit le raisonnement, ce serait même un évènement peu significatif : le commerce inéquitable est toujours la norme aujourd'hui. L'exploitation des uns par les autres (toujours les mêmes) a continué, et continue encore, sous des formes différentes, dont le racisme diffus et endémique n'est pas la moindre.
Voilà ce que nous dit ce musée. Pensons-y quand nous mangeons des bananes ou que nous buvons un café, pour ne prendre que ces exemples...
L'église catholique romaine de Liverpool
Dimanche 10 septembre
Hier soir nous avons dormi au Leasowe Castle Hotel, après avoir traversé la Mersey en ferry. Hier une demeure chargée d'histoire, ce soir un château : Les prix cassés de fin de saison nous font prendre de mauvaises habitudes...
Mais on avait une excuse : il n'y avait pas de campings simples dans les parages.
Autre " mauvaise " habitude, qui va avec la chambre : le petit déjeuner anglais, presque toujours compris dans le prix...
Et ce matin, en plus de se goinfrer - avec discrétion, comme on sait si bien le faire - nous avons été servis par un petit monsieur très stylé, marchant comme un danseur, et ravi de faire quelques plaisanteries en français, qu'il parlait presque sans accent. Encore un petit moment unique...
Filer à l'anglaise...
En passant Liverpool, nous savions que nous avions une décision à prendre pour la suite de l'itinéraire : filer directement jusqu'à Poole et prendre le ferry pour Saint-Malo, ou visiter le pays de Galles, puis Rosslare en Irlande et retour en France par Cherbourg.
C'est l'option directe qui l'a emporté. Le pays de Galles sera pour une autre fois. On va cheminer tranquilles dans la campagne anglaise, avec un seul objectif : se laisser aller en pente douce vers le sud. C'est une image, évidemment...
Quelques kilomètres avant Chester, nous chargeons la nouvelle route dans nos GPS et prenons le chemin de halage le long de la Dee. C'est tout plat. On se croirait en Hollande ou dans le nord de l'Allemagne.
Sur la route après Tattenhall, nous croisons deux cyclistes lourdement chargés. La demoiselle nous lance un Hello ! jovial et bien articulé. Je me dis : normalement, à cette heure de la journée les anglais se saluent d'un Hi ! ou éventuellement d'un Hi you ! J'en déduis que la dame n'est pas anglaise et même, d'après son accent, probablement française.
Le camping où nous nous arrêtons ce soir est grand mais quasiment désert. Le bonheur de voyager hors saison !
On plante la tente carrément au milieu du champ, pour être sûr d'avoir du soleil demain matin.
Peu après, arrive le couple de cyclo-voyageurs croisés sur la route tout à l'heure. Bien entendu, quand des cyclos rencontrent des cyclos, ça cause ! La conversation démarre en anglais, mais rapidement la jeune femme dit : " Vous êtes français ? je suis de Montréal ! ".
Et voilà. Blabla en français jusqu'à la fin de l'après-midi. Pour le dessin et l'écriture, c'est encore raté ! Surtout que maintenant la nuit arrive vite...
Mais c'est très bien comme ça. Chaque jour est différent. On ne s'ennuie jamais !
Chester
Ego trip
Lundi 11 septembre
Nous serpentons gentiment dans la campagne anglaise. Paysage de bocage, odeurs d'étables, élevages de chevaux... À part la conduite à gauche et l'absence de bas cotés sur les routes, on pourrait se croire en Normandie.
Chaque jour est différent, mais s'il y a bien une chose qui revient tous les jours, c'est la causette avec les passants. Apparemment, les anglais ne connaissent pas le vélo couché, et ils aiment bien bavarder. Nos deux " ambassadeurs " attirent les regards... et bientôt la conversation s'engage, chaleureuse, souriante et sans façons.
Aujourd'hui, c'était à Market Drayton, petit village entre Chester et Wolverhampton. Un couple de retraités assis sur un banc, et nous à côté en train de manger une banane... et c'est parti pour une demi-heure d'échanges sur le vélo, les voyages, la politique, les différences culturelles entre anglais et français, le brexit, et j'en passe...
Bien sûr, au début ce sont toujours les mêmes questions, mais la curiosité est sincère. Et nous nous régalons de ces mines étonnées lorsque nous expliquons d'où nous venons, et où nous sommes allés... c'est notre petit moment de gloire, notre ego-trip !
Mais le vélo n'est qu'un prétexte facile pour briser la glace. Au bout d'un moment la conversation dérive sur d'autres sujets. On fait connaissance, comme si nous étions les nouveaux voisins...
Douche anglaise
Ce soir, le petit camping à la ferme de Great Bolas est un vrai de vrai, un pur : Un champ, un robinet, une toilette de chantier. Point.
Saul (c'est son nom) arrive, tout sourire, et nous demande si on veut une douche. On répond oui, bien sûr. Alors il déplie une petite cabine en plastique qu'il pose directement sur l'herbe, et revient peu après avec un bidon de 10 litres d'eau chaude muni d'une pompe et d'une petite pomme d'arrosoir : Voilà votre douche !
Trop mignon. On avait encore jamais vu ça...
Accessoirement, on sait maintenant qu'on peut prendre deux douches avec moins de 10 litres d'eau...
Et - ça devient une habitude - nous étions seul dans le champ ce soir. Encore un camping " privatisé " !
Dans l'église de Market Drayton
Double tchatche...
Mardi 12 septembre
Nous approchons de la métropole de Birmingham, la deuxième plus grande ville du pays. On appréhende un peu la traversée, mais d'après nos cartes, la ville est quadrillée de tout un réseau de canaux avec chemins de halage. Ça devrait bien se passer.
Ce matin, petite pause café dans un supermarché... et causette, évidemment !
Les trois mamies assises à la table d'à côté entament bientôt la conversation. Elles se retrouvent ici chaque semaine pour le café. Autant dire qu'elles ne sont pas pressées.
Pendant ce temps un monsieur âgé inspecte minutieusement nos deux vélos, garés juste de l'autre coté de la vitrine. Puis il fait le tour et vient s'asseoir directement à coté de Béatrice !
Et oui, maintenant il faut se dédoubler. Je discute d'un côté avec les mamies tandis que de l'autre Béatrice papote avec le monsieur. On n'est pas trop de deux pour faire le boulot !
Seulement voilà : le monsieur n'est pas très clair. On ne comprend pas ce qu'il dit. Nous demandons aux mamies de traduire, mais elles aussi ont du mal. Elles nous font comprendre gentiment que le monsieur n'a pas toute sa tête...
Un pont-canal, des ponts-canaux...
Ou peut-être dit-on " des ponts-canal " ?
Mercredi 13 septembre
À Wolverhampton, qui est une ville-satellite de Birmingham, nous entrons dans cet incroyable réseau de canaux. Des canaux dans tous les sens, qui se croisent ou se superposent . Un pont-canal, en France c'est une rareté, un exploit, un monument historique. Ici, c'est juste une évidence. On passe dessus, on passe dessous. Des fois même on ne s'en aperçoit pas.
Petit inconvénient : on peut se perdre. On se laisse aller tranquillement sur le bord d'un canal et 3 km plus loin on s'aperçoit qu'on a loupé un embranchement...
Particularité de ces canaux, ils sont étroits. Et les écluses encore plus : 2,5 m tout au plus. Du coup les bateaux de plaisance sont très spéciaux. Ce sont d'anciennes péniches de commerce, dont le gabarit épouse exactement les dimensions des écluses. Des mini-péniches qui ressemblent à des barres Toblerone...
Les petites écluses se manipulent à la force des bras : un grand levier pour les portes à un seul battant, et chaque plaisancier a sa propre manivelle pour ouvrir et fermer les vannes.
Les canaux sont étroits, les écluses sont petites, et les chemins de halage sont des... sentiers. Deux vélos peuvent à peine s'y croiser. Mieux vaut rester concentrés pour ne pas finir dans l'eau...
Nous approchons de la mégapole dans cette ambiance trop calme, étrange et anachronique. On progresse - pas si facilement - dans un décor de friches industrielles taguées, sur des sentiers glissants, menacés d'envahissement par les ronces et les orties. Sous les ponts, les cyclistes doivent presque baisser la tête. (Pas nous... avantage vélo couché !).
Et petit à petit, tout devient propre et net. Changement de décor, nous voilà en centre-ville. Piétons sur les berges, terrasses de café, une autre ambiance... C'est joli, mais on ne s'attarde pas.
Nous ressortons de la ville comme nous y sommes entrés : par les canaux. Mais cette fois, l'itinéraire est plus direct. On se retrouve vite en campagne.
Ce soir, mauvaise surprise : on se faisait une joie de dormir " chez nous " sous la tente, mais le camping que nous avons pointé n'accepte que les caravanes et les camping-cars. On ne comprend pas bien pourquoi, mais peu importe. On trouve un petit hôtel pas trop loin et pas trop cher.
Pas très propre, mais du coup les vélos ont dormi dans la chambre...
Jeudi 14 septembre
Étape campagnarde, serpentine et agréable. Nous traversons des hameaux, avec leur " village-store " où on trouve tout ce dont on a besoin, sans perdre de temps.
Ce soir au camping, un monsieur assez âgé et ses deux chiens vient spontanément nous voir et entame la conversation. Mais il voit que nous sommes occupés, en plein boui-boui du soir. Alors, plein de tact, il bat en retraite mais ne lâche pas l'affaire pour autant : " je reviendrai tout à l'heure avec ma fille ".
Et effectivement, père et fille sont revenus un peu plus tard... juste pour causer, juste pour le plaisir !
Comme à chaque fois, la conversation s'engage sur le vélo puis dérive sur d'autres sujets...
Et cette fois on a parlé... trial ! Il se trouve que cette dame est une ancienne pratiquante de trial-moto, et elle connait aussi le trial-vélo. Elle et son père ont même organisé une compétition il y a 20 ans... Discussion entre connaisseurs !
Dessin et écriture ? Pas ce soir...
Récap
- mercredi 06 septembre - 49 km - Scar close (Warton) - Preesall
- jeudi 07 septembre - 72 km - Preesall - Bretherton
- vendredi 08 septembre - 45 km - Bretherton - Crosby (Liverpool)
- samedi 09 septembre - 28 km - Crosby - Leasowe (Liverpool)
- dimanche 10 septembre - 65 km - Leasowe - Tattenhall
- lundi 11 septembre - 71 km - Tattenhall - Great Bolas
- mardi 12 septembre - 49 km - Great Bolas - Wolverhampton
- mercredi 13 septembre - 55 km - Wolverhampton - Redditch (Birmingham)
- jeudi 14 septembre - 31 km - Redditch - Lenchwick
Ne rentrez pas trop vite on est tellement heureux de vous lire...
RépondreSupprimerBonnes découvertes et bonnes routes , bises
descriptions photos aquarelles TOP...merci pour le partage. Nicole et Jón
RépondreSupprimerps. chouette aquarelle avec les chevaux 🥰😊🤗🤩bonne continuation à vous
Toujours aussi passionnant le recit, photos et dessins. Quelle aventure et la même queqtion pour moi, comment retrouver une vie, disont plus "classique"? Enfin je n'insiste pas... Pour donner envie à Béatrice, mon atelier au fond du jardin est prêt à tout projet creatif !
RépondreSupprimerHâte de vous voir... Notre périple à velo de l'été est beaucoup moins haut en couleurs mais très chaud en température ! Bises
Message précédent ent, Céline
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