Aran tranquille
Mercredi 7 et jeudi 8 juin
Ce matin c'est grasse-mat' au camping de Doolin, où nous attendons Sylvie et Gérard. On vient tout juste de finir de plier quand ils arrivent. Petit café au soleil, papotage... Il est déjà 11 heures quand nous repartons chacun de notre coté.
Nous embarquons pour Inishmore, la plus grande des îles d'Aran.
La mer est basse et le ferry est amarré au moins 2 mètres au dessous du quai. Comment on va faire pour embarquer Séraphine et Rouletabille ? Réponse : rien. Les matelots du ferry s'en occupent, un peu surpris par ces étranges bestioles qui ne se laissent pas manipuler comme des vélos ordinaires. Nous les regardons faire, un peu effrayés quand même. Tenus à bout de bras, ils atterrissent tant bien que mal sur le pont.
Inishmore est très touristique et ne se visite qu'à pied, à vélo, en carriole ou en minibus. Seuls les iliens ont des voitures (et ça en fait déjà pas mal...).
Et heureusement, car quand on voit les centaines de vélos qui attendent le touriste dans les boutiques des loueurs, on imagine les dégâts si tout le monde venait en bagnole.
De toute façon, " Bank Holidays " est passé. Les irlandais sont pour beaucoup retournés au travail. Il ne reste que les chanceux comme nous. L'île est tranquille aujourd'hui.
Et en plus, le temps est toujours aussi radieux, quoiqu'un peu frais sur cette terre basse, traversée par un vent d'est qui a eu le temps de se rafraîchir dans la baie de Galway.
Après une nuit très agréable dans notre petit nid douillet secoué par le vent, nous partons en ballade. Il est encore tôt et nous ne croisons que des carrioles et des minibus qui convergent vers le port, en attente des premiers touristes. Nos drapeaux font peur aux chevaux. On nous demande de les enlever.
Nous roulons jusqu'à l'extrémité ouest de l'île. Plus d'habitations. Partout la roche affleure. La lande est découpée en une multitude de lopins parsemés de cailloux, ceinturés par des murets en pierre sèche. Bref : des cailloux qui entourent des cailloux éparpillés sur de la roche... Même les moutons y sont rares. C'est l'Irlande de nos fantasmes...
Combien de bras, combien d'années a-t-il fallu pour ériger cette multitude de murs que les vents ne renversent pas, que l'érosion n'atteint pas ?
Nous visitons Dún Aonghasa : trois enceintes concentriques en demi-cercle, au bord de la falaise. Une forteresse entièrement en pierres sèches, datant de l'âge du bronze (-800). Les pierres choisies avec soin s'emboîtent comme si elles avaient été taillées. Tout cela résiste au vent, à l'érosion, sans mortier ni ciment, depuis presque 3000 ans.
Nos orgueilleuses constructions de verre et d'acier seront-elles aussi durables ? Emmanuel Macron, roi des français a dit récemment : " nous sommes un peuple de bâtisseurs ". Sait-il bien de quoi il parle, lui qui fait plutôt dans la démolition sociale en ce moment ? Je m'égare, pardon...
Nous quittons Inishmore par le ferry qui va vers Rossaveel, au nord. En plus d'un grand bol d'air et d'une fantastique ballade, nous avons évité tout un détour par Galway.
Ce soir, nuit confortable dans un B&B.
Et demain, Irish breakfast ! Mmmmmh...
Puis direction Clifden dans le... Dans le ?
Magnifique carnet de voyage de Béatrice, bravo ! 👍
RépondreSupprimerSympa de vous suivre via textos et images 🙂 merci de partager. NCh
RépondreSupprimerYes, le retour des belles aquarelles de Béa... et quand on sait combien il est délicat de tracer droit au guidon de Séraphine, alors avec un pinceau à la main, respect !
RépondreSupprimerMerci à vous deux pour ce bol d'Eire partagé !
Jacques
quels paysages magnifiques .. aussi bien en photo qu'en aquarelles :)
RépondreSupprimerMerci pour ce partage de beaux moments, je voyage avec vous
Emilie L.