13 - Hekluhestar


Jeudi 6 juillet

Arrivée à Keflavik (Islande). L'aéroport a bien grandi depuis 4 ans. Heureusement, le " bike pit " est toujours là. C'est un petit local où les cyclistes qui arrivent ou qui partent viennent monter ou démonter leurs vélos.

Séraphine et Rouletabille n'ont pas souffert du voyage. Les revoilà bientôt remis sur leurs roues, pneus gonflés à bloc !

Nous abandonnons nos cartons dans le bike pit. A tout hasard, nous y inscrivons nos noms et la date de retour. Mais vu la quantité de cartons qui s'y trouvent déjà, pas sûr qu'on les retrouve. Mieux vaut cogiter une autre solution.

Pour le moment, direction l'hôtel, à 6km de l'aéroport

Finalement, la solution pour les cartons est arrivée toute seule : l'hôtel propose une navette pour l'aéroport. Je demande s'il est possible que je retourne à l'aéroport chercher nos cartons et s'il est possible de les laisser à l'hôtel jusqu'au 20 août. C'est Ok. Ouf. Dernier souci logistique résolu...

Remontage des vélos à l'aéroport de Keflavik : " votre voyage commence ici ! "


Du skyr, rien que du skyr !!!
Pour fêter notre arrivée on a choisi celui au parfum crème brûlée...

Vendredi 7 juillet

Cette fois, c'est parti. 

Histoire de ne pas faire tout à fait la même route qu'il y a 4 ans, nous passons par " Blue Lagoon ".

D'habitude, on n'est pas très consommateurs d'attractions touristiques, mais bon, puisqu'on passe à coté...

07/07/2023 - Blue Lagoon 

Blue Lagoon est un des spots touristiques les plus connus d'Islande. Ce sont des piscines d'eau chaude dont le fond est tapissé de silice blanche. Du coup, l'eau reflète le bleu du ciel (quand il est bleu...).






Seulement voilà : 8900 couronnes (60 euros) l'entrée pour aller se baigner dans une piscine, aussi extraordinaire soit-elle... faut pas exagérer ! Ce sera sans nous.

Mais en bon français que nous sommes, on va quand même essayer d'approcher, pour voir... On passe à coté de la centrale géothermique, toute proche. Puis, derrière un hôtel, on trouve un petit sentier piétonnier qui conduit directement à l'entrée principale. Et tout le long de ce chemin, des petits lagons bleus à l'eau bien chaude, en accès libre ! Pas prévus pour la baignade, mais c'est pas grave. On a trempé nos mains, ça suffit à notre bonheur...

En cherchant sur internet, j'apprends qu'en fait les bassins sont artificiels, et alimentés par les eaux chargées de silice rejetées par la centrale géothermique. Beaucoup moins poétique... D'ailleurs les islandais n'y vont pas. Ils laissent cela aux touristes et préfèrent leurs piscines municipales, qui sont d'abord des lieux de convivialité.

Le rêve...

...La réalité (et encore, là y'a pas trop de monde)

Après Grindavik, la route s'élève et franchit un petit col. Nous passons près du volcan Fagradasfjall qui est entré en éruption il y a moins d'un an. Nous nous arrêtons pour aller voir la coulée de lave, dans la vallée de Meradalir. Une bonne petite rando d'une dizaine de kilomètres...

Le point de vue est impressionnant. La lave est craquante et luisante, elle croustille sous les pieds. On ne s'y aventure pas trop. Qui sait si c'est pas encore un peu chaud là-dessous...

D'ailleurs, on apprendra peu après qu'une éruption a commencé deux jours plus tard, un peu plus au nord sur la même faille.





Nous reprenons la route. Notre étape de ce soir sera le petit camping de Selvogur. C'est très sommaire : pas de douche, 2 WC et une mini-cuisine. On met les sous dans la tirelire.

On s'y sent tellement bien qu'on décide d'y rester deux jours. Comme on n'a pas assez de nourriture et qu'on a la flemme de remonter sur le vélo pour aller faire les courses, on se sert dans les left overs : des paquets de nouilles, des céréales, du pain, du lait en poudre, etc... abandonnés dans la mini-cuisine par des campeurs qui n'en ont plus besoin.



Samedi 8 juillet

Journée glandouille, au soleil... Petite rando à pied en bord de mer. Une colonie de phoques se chauffe au soleil. Nous aussi.

Les sternes arctiques sont nombreuses et colonisent les prés autour du camping. Elles attaquent en piqué tout humain qui passerait trop près de leur œufs (elles nichent au sol, puisqu'il n'y a pas d'arbres). Si on ne les agacent pas, elles se contentent de nous faire peur. Mieux vaut quand même se protéger le sommet du crâne...

Ce soir, un petit tremblement de terre a secoué la tente... Le Fagradasfjall se réveille. Les experts islandais savent à quelle distance de la surface se trouve le magma, et même à peu près où il va jaillir. La population en parle et l'attend avec impatience (les touristes aussi).

Ici, une éruption, lorsqu'elle est à peu près maîtrisée, est une attraction touristique.



Petite église de Strandarkirkja, à Selvogur

Dimanche 9 juillet

Ce matin, pas de circulation. On est dimanche.

Belle route facile et plate. Elle traverse un désert de lave recouverte de mousse olive, bordé de lupins violet-bleus, entre falaises noires et océan. Peu à peu, les champs et les fermes réapparaissent, puis les villages. 

À Eyrarbakki, une pancarte promet des phoques sur la plage. On n'en n'a pas vu.

Ravitaillement au convenience store du village. Discussion avec le jeune homme qui tient la boutique : il a visité Paris, mais il préfère de loin la vie ici...

Sur notre carte " Cycling Iceland ", les petits ronds verts symbolisent les campings. J'en vois un, caché à coté du nom du village (Stokkseyri). Nous y allons.


09/07/2023 - Maison traditionnelle - Stokkseyri

C'est un simple champ, encore plus sommaire qu'hier soir, mais l'endroit est idyllique. Au bord d'un lac aux eaux tranquilles. Le coucher de soleil durera toute la nuit...

Et en plus, on est tout seuls ! Enfin, c'est ce qu'on croyait... 2 camping-cars Islandais sont arrivés à 10h du soir... Nous discutons un moment, juste avant le que le soleil ne touche l'horizon.

D'ailleurs, à ce propos, nous avons eu plus de contacts avec des islandais en quelques jours qu'en trois semaines la fois d'avant. Les islandais n'ont pas changé. Est-ce nous qui serions plus disponibles ? Ou moins timides...

Autre chose qui nous a frappé : il me semble que les arbres sont plus nombreux qu'il y a 4 ans, même s'ils sont chétifs ou encore jeunes.





Lundi 10 juillet

Nous mettons le cap sur Hella (prononcer Hetla). Nous sommes attendus chez Nicole, qui habite une ferme non loin de là.

Nicole est française, mariée à Jón qui est islandais. Ils habitent une ferme équestre à 10 km de Hella : Hekluhestar. Lorsqu'elle a eu connaissance de notre voyage, Nicole nous a proposé de leur rendre visite. Notre avons fait en sorte que notre itinéraire y passe.

La route vers Hella, nous la connaissons déjà. Elle n'a pas changé. Plusieurs section ne sont pas goudronnées. Séraphine et Rouletabille découvrent ce qui sera leur quotidien dans les prochains jours : caillasse, sable et tôle ondulée.

Nous sommes à Hella assez tôt. Bon gros goûter à la Bakeri du centre commercial, puis nous reprenons la route jusqu'à la ferme de Nicole et Jón.

Nous ne nous connaissons pas et pourtant nous sommes accueillis comme si nous étions de la famille. Le courant passe tout de suite.

Le pouvoir des lettres...

D'autres amis français de Nicole sont là ce soir : Valérie, Jérôme et leur fille Madden.

Dans la conversation, Valérie dit : " c'est marrant, je connais quelqu'un qui a un vélo comme vous et qui emmène des lettres... "

Nous avons tout de suite compris que Valérie a déjà rencontré notre ami Vincent, et qu'elle a été " cliente " (avec mille guillemets) de l'agence des facteurs humains...

Le monde est décidément tout petit.

Même quand ils ont terminés leur parcours, les courriers importants mais pas urgents continuent de rapprocher les gens.

Le pouvoir magique des lettres...

Mardi 11 juillet

Journée de repos chez Nicole et Jón.

Leur petite maison est très confortable, avec de grandes baies ouvertes sur un paysage immense : le volcan Hekla, les glaciers Eyjaflallajökull, Myrdalsjökull et Tindflallajökull. En premier plan, les prés avec les chevaux islandais, crinière au vent.


11/07/2023 - Mont Hekla, vu de chez Nicole et Jón

Quand on habite là, on n'a plus envie d'être ailleurs...

Nicole apprécie beaucoup les visites, et les sujets de conversation ne manquent pas. Jón ne parle presque pas le français, mais le comprend. Il est aux petits soins pour nous. Nicole aussi.

Nous allons faire les courses à Hella, car demain nous entamons le plat de résistance du voyage : la traversée des hautes terres d'Islande par la piste du Sprengisandur (F26). Nous nous approvisionnons pour 7 jours.

La maison de Nicole et Jón. Au fond le volcan Hekla


Préparation des bagages pour la traversée du pays

Mercredi 12 juillet

Nous quittons Nicole et Jón. Embrassades, effusions. Et un peu d'émotion aussi...

Récap

  • jeudi 06 juillet - 6 km - Glasgow - Keflavik (avion)
  • mercredi 07 juin - 79 km - Keflavik - Selvogur
  • samedi 08 juillet - 0 km - Selvogur
  • dimanche 09 juillet - 44 km - Selvogur - Stokkseyri
  • lundi 10 juillet - 61 km - Stokkseyri - Hella
  • mardi 11 juillet - 0 km - Hella (chez Nicole)


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Commentaires

  1. Toujours aussi cool !! c'est parfait ... Merci

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  2. vincent le facteurmercredi, 19 juillet, 2023

    Tous les facteurs savent comme la route est longue et le monde est petit .

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  3. C'est encore et toujours du bonheur de te lire, sauf ces satanés volcans et glaciers aux noms imprononçables qui émaillent votre superbe entrée en terre glacée !!
    Jacques

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  4. Oui , c est comme pour les romans policiers Islandais , c est très difficile de retenir le nom des protagonistes, mais vous avez certainement bien orthographié les noms des volcans., bravo! Contente de savoir que vous avez bien traversé vos 7 jours en autonomie.bises.Anne Marie

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  5. Bonjour Tantglou. Dès elfes pas encore, mais des anges gardiens oui : voir le chapitre suivant. Et puis il y a effectivement ce petit diable qui cache nos affaires dès qu'elle ne sont pas exactement à leur place...

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