Si vous avez bien suivi, vous savez aussi que ce courrier a déjà une longue histoire derrière lui : parti en 2022, il s'est arrêté à la frontière danoise à la suite d'un aléa familial. Une fois revenu à la maison, il a disparu... Vincent l'a réécrit et nous l'a envoyé par la poste... Qui l'a perdu à son tour !!! Pas découragé, Vincent a écrit une troisième fois sa lettre. Il nous l'a remise en main propre au début de notre voyage. Voir 04 - le facteur chance.
Depuis, elle voyage cachée au fond d'un sac étanche, dans une pochette à l'épreuve des mauvais sorts, elle-même invisible aux elfes farceurs qui égarent les objets (clin d'oeil à Tantiglou...)
Mais cette fois, ça y est : nous y sommes !
Vendredi 21/7
Nous arrivons à Akureyri à midi. Je vérifie pour la nième fois mon sac : la lettre est toujours là. Ouf.
Première chose à faire : accomplir notre devoir de facteur / factrice...
Nous allons directement à l'adresse. Le nom sur la sonnette correspond. C'est déjà ça.
Je sonne... je re-sonne... personne. Un voisin est à sa porte. Nous lui demandons si Guðni est là. Malheureusement, il ne parle pas anglais. Il prononce le mot " holidays ", mais nous ne savons pas s'il parle de nous ou de sa voisine. Aïe...
Béatrice glisse un petit mot dans la boîte aux lettres. Une bouteille à la mer... On verra bien.
Et le soir même, YESSS ! Nous avons une réponse !
Par échanges de SMS, nous convenons de nous retrouver le lendemain.
Samedi 22/7
Cette fois la porte s'ouvre sans qu'on sonne. Les visages s'illuminent. Nous sommes attendus !
Nous sommes chaleureusement reçus par Guðni et son mari, qui nous ont préparé une délicieuse collation, alors qu'ils ne nous connaissent pas, et savent à peine pourquoi nous sommes là, devant chez eux, avec nos vélos bizarres. Ils savent seulement que nous avons une lettre. Nous ne leur avons pas dit qui en est l'auteur.
Alors commence un petit jeu de devinettes : un français... qui voyage à vélo... vous l'avez rencontré à Marseille il y a quelques années, dans une résidence d'artistes... Guðni met un peu de temps à recoller les morceaux, mais ne semble pas très surprise. Une lettre qui arrive de France à vélo, de quelqu'un que j'ai rencontré une fois à Marseille... Quoi de plus naturel ?
Chapeau la poste !
Nous discutons un bon moment de nous, d'eux, de l'Islande, de la peinture. Béatrice et Guðni discutent technique. L'heure tourne, le courant passe...
Puis la conversation revient sur la lettre, et Guðni nous montre un autre courrier de Vincent, arrivé inopinément dans sa boîte aux lettres début mai. On se regarde : un autre facteur serait-il passé par là ?
On met dix secondes à comprendre : Ça ne peut être que ça ! La deuxième lettre, la lettre perdue par la poste ! Et bien elle a fini par arriver aussi. Et avec un faux timbre en plus ! Chapeau la poste !
Nous nous quittons, émerveillés par toute cette magie rebondissante...
Dimanche 23/7
Nous sommes retournés chez Guðni. Et à nouveau reçu comme des princes...
Nous visitons son atelier, le joli petit jardin, organisé pour capturer le moindre rayon de soleil en toute saison.
Guðni et son mari nous font goûter quelques spécialités culinaires locales. Ils nous parlent de leur pays, des lieux qu'ils aiment tout particulièrement. Nous récoltons de la matière pour un troisième voyage... Pourquoi pas en hiver ?
On se quitte. Pour de bon cette fois.
Une belle rencontre... Contre une simple lettre !
Merci Vincent pour avoir lancé le mouvement,
et surtout pour l'avoir partagé !
J'hésite pourtant à écrire le mot " fin " à cette histoire. Je prends le pari qu'elle aura des suites...
Belle histoire! on peut penser qu'elle est "à dormir debout", normal pour des porteurs à vélos couchés mais non, elle ne va pas m'empêcher d'essayer de dormir allongée. Bonne nuit!
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