02 - Rohloffisation

 (Merci à Philippe pour m'avoir prêté ce néologisme)

Rohloff est arrivé-é-é

Sans s'presser-é-é

Avec son tuto

Et son mode d'emploi

Samedi 13 mai (J-5)

Je vous préviens, on va parler technique... Celles et ceux que ça rebute peuvent attendre  le chapitre suivant...

Vous êtes toujours là ? Alors c'est parti.

Séraphine, donc, comme tout vélo digne de ce nom, dispose de changements de vitesses sous la forme de dérailleurs : un à l'avant, avec 3 plateaux de dentures différentes, et un à l'arrière, avec 9 pignons. 3x9 ça fait 27 combinaisons possibles. Avec ça on peut grimper aux arbres !

C'est vrai.  Mais en fait, à peine la moitié sont vraiment utiles car il y a beaucoup de combinaisons très proches les unes des autres.

Deuxième inconvénient : pour passer d'une vitesse à la suivante, il faut souvent jouer des 2 dérailleurs à la fois si on veut éviter de trop grands écarts. Pas pratique. On peut se mélanger les pinceaux, voire faire sauter la chaîne.

Mais le plus embêtant : un dérailleur ne peut fonctionner que si le vélo et les pédales sont en mouvement. Si par exemple vous vous arrêtez à un stop sur un développement trop long, vous ne pouvez pas repasser sur un petit développement et il peut être impossible de repartir. C'est comme si, en voiture, vous vous arrêtiez avec le levier de vitesse bloqué en cinquième...

Vous me direz, il suffit d'y penser avant... 

Oui mais des fois on n'y pense pas !

Et c'est là que Rohloff arrive... Ta daam !

Rohloff AG est une petite entreprise allemande qui fabrique une boîte de vitesse pour vélo : 14 " vraies " vitesses, ramassées dans le moyeu de la roue arrière : le speedhub. Un petit bijou de mécanique.

Même gamme de développement que les dérailleurs, mais une seule poignée de commande, et on peut changer de vitesses à l'arrêt. 

Et quand je dis bijou, ne parlons pas du prix... Mais passons. Quand on aime on ne compte pas. 

Donc, au mois de Mars, Béatrice a passé commande chez Velofasto d'une nouvelle roue arrière pour Séraphine, équipée dudit moyeu Rohloff.

Mais à une semaine du départ, la roue n'est toujours pas livrée. Pas de roue, suite à un quiproquo entre Rohloff et le sous-traitant qui fait le montage (en fait on n'a pas bien compris...}.

Et enfin, samedi le carton tant attendu est arrivé...  à 5 jours du départ. Changer un truc aussi vital juste avant de partir, sans vraiment pouvoir essayer : pas bon. C'est comme changer le moteur de Saturne V alors que le compte à rebours est lancé (j'en fais des tonnes ? Vous trouvez ?). 

Mais de toute façon il n'est pas question de laisser cette merveille dans le garage jusqu'à l'automne. Le choix est vite fait. 

Donc aujourd'hui c'est journée mécanique. Épluchage de la notice de montage, tuto sur Internet...

L'ablation des dérailleurs et la greffe du Rohloff se font sans difficultés. Séraphine se laisse faire. Je galère un peu plus avec le montage de la commande : il y a une petite poulie. Il faut enrouler les 2 câbles en sens contraire l'un de l'autre. Gaines coupées trop courtes, câbles montés à l'envers, axe décalé par rapport à la commande... Je m'y suis repris à 4 fois, le temps de bien comprendre comment ça marche.

Petit galop d'essai le lendemain, et clac ! Un câble détaché. Obligé d'aller chercher la voiture pour ramener Séraphine à l'écurie. C'est de ma faute. J'avais – volontairement – pas trop serré pour pouvoir rectifier le cas échéant. J'ai préféré tout recommencer. Bonne leçon....

Au moment où j'écris ceci, nous avons déjà parcouru plus de 200 km. Tout tient... La greffe a pris. Promesse tenue : ça marche et c'est beaucoup plus pratique. Béatrice est heureuse, Séraphine aussi.

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