05 - Stop and go

 


Du 26 au 28 mai

Dimanche 28 mai, nous avons deux fêtes de famille simultanées : une cousinade qui n'a lieu que tous les 10 ans, et un anniversaire de mariage (60 ans...) qui n'a lieu... qu'une fois ! C'est pourquoi nous avons décidé d'y participer, au prix d'un petit aller-retour en train. Nos vélos et nos bagages sont restés sur place, dans un hôtel à Saint-Pol-de-Leon.

A peine arrivés chez nous, nous sommes happés par la maison et la vie qui va avec, comme si nous n'étions pas partis. Pourtant on n'a pas rêvé : nos vélos sont bien au bout de la Bretagne, à 500 kilomètres d'ici. Et ces kilomètres nous les avons roulés ! Et c'était bien. Et c'était plus qu'une étape de liaison.

Vendredi, samedi, dimanche... La vie normale d'un couple de jeunes retraités... Nous passons du bon temps en famille.

Lundi 29 mai

Journée de repos avant le nouveau départ

Deux départs pour le même voyage. L'occasion peut-être de rectifier certaines options. Un droit à l'erreur, en quelque sorte...

Alors la machine à bla-bla s'est remise en route toute seule : a-t-on fait les bons choix ? La mécanique est-elle bien au point ? Le Rohloff tout neuf pas rodé nous réserve-t-il une surprise ? A-t-on pris suffisamment de vêtements chauds ? Ou trop ?

Pas un seul jour de pluie la semaine dernière. C'est tant mieux mais du coup nous n'avons pas pu tester notre équipement pour la pluie. 

Béatrice hésite comme jamais sur les chaussures. Dilemme presque cornélien : les Shimano d'hiver ? Oui mais elles sont lourdes. Ou les sandales ouvertes ? Oui mais s'il fait froid ? Et oui, choisir c'est renoncer...

Mais pourquoi s'en faire ? Quoiqu'il arrive, les jours suivront les jours, les kilomètres s'ajouteront aux kilomètres, les problèmes seront résolus quand ils seront posés. L'esprit finira par s'apaiser...

Mardi 30 mai

Vous voulez de l'aventure ? Prenez le train ! 

Nous reprenons le train pour Saint-Pol-de-Leon, où nos montures nous attendent.

Mais il n'est plus de voyage SNCF qui n'aie son imprévu. Le voyage aller s'était bien passé. C'était trop beau ! 

Je me souviens d'un temps où un train en retard n'était pas une option. La ponctualité était la valeur cardinale de la culture SNCF. On voyageait pas très vite, dans les vieux " wagons verts ", mal assis sur les banquettes en skaï, à 8 par compartiment, mais on arrivait toujours à l'heure. La culture de la vitesse et du flux tendu a enterré tout ça... Aujourd'hui la SNCF est une entreprise. Plus de contrôleurs, mais des agents commerciaux. On a des indicateurs qualité... et des trains en retard !

Cette fois, c'est incident matériel sur la correspondance Rennes-Morlaix. Une heure de retard environ, c’est à dire minimum, en langage SNCF.

On ne veut pas mettre en risque le bateau de ce soir. Pas question d'attendre un train qui peut-être ne viendra jamais, ni d'attendre la correspondance suivante. Ce serait déjà trop tard. 

Il nous faut donc un plan B, puisque la SNCF n'en n'a pas...

Après un rapide tour d'horizon des solutions possibles, ce sera BlaBlaCar. Réservation de dernière minute, deux stations de métro vers le point de rendez-vous et un quart d'heure plus tard, nous sommes dans la voiture de Jérôme. Finalement, nous arriverons avec une heure d'avance, et le gentil chauffeur nous A déposé juste devant l'hôtel !

Séraphine et Rouletabille nous ont sagement attendu. Nous les retrouvons prêts à repartir. Apparemment, ils ne nous tiennent pas rigueur de cet abandon : même pas une roue dégonflée, ou une vis sournoisement desserrée.

Nous remettons tout de suite nos affaires à leur place, remercions comme il convient l'hôtelière, et en route pour Roscoff, toute petite étape jusqu'à l'embarcadère.

Sur la route, un début d'aménagement cyclable, à la mode de chez nous : discontinu, avec des stops, des cédez-le-passage à tout bout de champ (littéralement), des contournements, la piste qui mange le trottoir, ou le trottoir qui mange la piste, des traversées non protégées, des panneaux " cyclistes, attention : sorties de véhicule ", mais curieusement pas de panneau " voitures attention : passage de cyclistes "... 

Mais madame Borne a un plan vélo à 2 milliards. C'est bien plus qu'il n'en faut pour mettre un peu de logique dans tout ça...

Sur l'aire d'embarquement du ferry, nous patientons sous le soleil, toujours accompagné de cette bise de nord-est qui sèche l'atmosphère et nettoie la lumière.

Les cyclistes - pas très nombreux, d'ailleurs - sont rassemblés dans la même file. Alors évidemment, on papote ! Les automobilistes et les motards curieux viennent inspecter nos étranges vélos. Ils se penchent, observent, analysent, essaient de comprendre la cinématique. Certains nous posent des questions, d'autres pas. Séraphine et Rouletabille sont comme des animaux de foire. On pourrait peut-être faire payer la visite ?

Nuit calme, doucement bercés par une houle indulgente, cocoonés dans notre mini-cabine sans hublot.

Et nous voilà à Cork.





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Commentaires

  1. Les photos d’Irlande me rappelle mon expédition avec ma 4l en 1982 pendant 3 semaines. Le même anticyclone anglais qui donne un ciel bleu intense , des lumières magnifiques, une température estivale et des photos qui donnent difficilement l’impression d’être en Irlande traditionnellement grise et pluvieuse

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  2. Hello, donc visiblement Beatrice a choisit les s’humanise hiver !!!😂😂😂
    Bonne route ….
    Polbec

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  3. Reculer pour mieux sauter... n'est-ce pas ce que dit le bon vieux proverbe ? Bonne continuation les amis !
    Jacques

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